Les PROFS – Monsieur Lebrun
Posté par ENO filles le 1 mars 2007
La cruche dans l’art « On peut se passer de théorie, pas de passion »
Vous souvenez-vous de M. Lebrun, prof de dessin ? Mon favori. Les plâtres grecs, sanguines, dessins de personnages, créations imaginaires, j’aimais tout tout tout! Et je réussissais bien. Mais je ne sais pas pourquoi les profs de dessin ont toujours été obsédés par les cruches et les torchons. Leçon d’aquarelle : une grosse cruche d’argile rose vernissée de vert émeraude sur le dessus. La consigne était de peindre léger, rapide, sans en mettre partout, très minimaliste. Le contraire de ma personnalité. Ouf ! C’est fini. Le prof passe, lâchant quelques conseils à droite et à gauche. « Pas mal ! »… « Bien! »… « Ca va ! »… « Ouais ! »… « Hum ! » … Je m’attendais à un compliment : RIEN ! Tout à coup, il avise la cruche de Michelle Batifol (à moins que ce ne soit Marie-Ange?) Le voila, excité comme un pou, les yeux exorbités. Il arrache la feuille de la table, la brandit au dessus de nos têtes. Les mots se bousculent dans sa bouche: » Voila! Ca c’est bien, c’est frais, c’est pur, c’est… c’est… il cherche le mot exact… c’est VIERGE! » Et toute la classe d’éclater de rire à l’idée que cette pauvre Marie-Ange (à moins que ce ne soit Michelle?) puisse être vierge. J’avais une photo de M. Lebrun plaçant une statue de femme nue sur un piédestal avec un rictus bizarre. Je ne sais ce que j’en ai fait. C’est Aline Aventin qui me l’avait donnée. Peut-être en avez-vous une vous aussi ?
Pour répondre à la question posée par Germaine, voici un petit commentaire artistique sur »la cruche dans l’Art », de quoi nous rafraîchir la mémoire artistique. Bonne lecture à toutes. Paule
Art populaire ? Expérience esthétique ? Tous les artistes ont eu leur « cruche » et tous les élèves aussi. Chacun se plait à observer cet objet usuel qui a traversé les époques. Objet utilitaire d’abord, né de la Terre ensuite, la matière la plus vivante et la plus chaude, notre berceau, «les couleurs de la terre ou de la nuit, celles des pigments, des paysages et des matériaux. Ocre de terre, pourpre «protectrice, jade du bonheur, sagesse de l’indigo, jaune solaire. Objet tout en rondeur, empreint de sensualité et de volupté par sa ressemblance avec le corps de la femme a été célébré dans toutes les circonstances, adages, poésie, peinture, contes de fées. Nous les enseignantes n’avons pu échapper à cette icône artistique. Tant va la cruche à l’eau… Tant va la cruche à l’arbre… Bon arbre porte bons fruits … Essai psychanalytique sur «La cruche cassée» de Greuze
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